ÊTRE GRAND-MÈRE AUJOURD’HUI
Un des piliers sur lesquels repose l’OveHum est la valeur Humanité. Nous nous rendons compte que la société est en train de se déshumaniser pour diverses raisons. Les structures familiales et leurs rôles, ainsi que les dynamiques sociales et leurs modèles de communication, comportent des aspects désensibilisateurs qui affectent les adultes et les enfants. Ceci étant, nous rencontrons toujours des expériences qui ralentissent ces processus et nous remplissent d’espoir. Une de ces initiatives appartient à un langage très particulier : celui qu’ont les grands-parents avec leurs petits-enfants. Les enfants voient leurs grands-parents avec des yeux différents de ceux avec lesquels ils voient leurs parents… et il est certain que les grands-parents donnent une forme d’AMOUR différente de celle qu’ils ont vécu avec leurs enfants. Cet article, écrit par Inmaculada Martinez – qui, en plus d’être grand-mère, axe son travail comme coach sur le développement personnel et le développement de la conscience -, offre à l’OveHum une belle expérience et, en plus de cela, apporte une activité novatrice dans les salles de classe afin que l’on puisse y travailler les valeurs, l’éducation et l’humanité. Merci Inma.
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Au fil des années, le concept de grand-père, grand-mère a connu différentes connotations. D’un côté, il est relatif aux parents, ils sont une figure familiale que dans l’enfance on voit comme une personne âgée qui nous aime et nous accepte tel que l’on est beaucoup plus que nos parents. Dès tout-petits nous apprenons à aimer nos grands-pères et grands-mères, à nous sentir protégés en leur compagnie et à mesure que nous grandissons, si nous avons la chance de les compter toujours parmi nous, nous voyons comment l’amour grandit en admiration de leurs qualités et de leur sagesse.
Fut un temps où les anciens et les anciennes étaient les porteurs de la sagesse de la famille et de la tribu, où on respectait leur opinion et où on en tenait compte.
A mesure que nous avons évolué en tant que société et que nous sommes devenus plus indépendants par rapport aux liens familiaux, les grands-pères et grands-mères ont cessé d’être consultés et ont commencé à devenir une charge. La société qui donnait de l’importance à la production a écarté de son cadre de préférences ceux qui ne lui apportaient pas de production ou de ressources.
COMMENT SOMMES-NOUS AUJOURD’HUI, NOUS, LES GRANDS-PÈRES ET GRANDS-MÈRES ?
Comme tout est en perpétuelle évolution, depuis peu, nous avons commencé à être de nouveau en première ligne dans l’actualité et dans les familles. Certains d’entre nous gardent leurs petits-enfants et dans nombre de cas, à cause de la crise dans de nombreuses familles, ils sont également un support économique.
Nous avons aussi commencé à vivre plus longtemps, en meilleure santé, avec une meilleure préparation et une envie d’être en pleine santé physique et sociale. Selon moi, nous sommes en train de créer un espace de temps de vie où l’on peut apporter des valeurs à la société et aux familles.
Selon mon expérience personnelle avec juste une petite-fille de 7 ans et un petit-fils de 6 ans, qui, de plus, vivent loin et que je ne vois pas souvent, les moments que je partage avec eux sont intenses, dédiés à l’amour et à la communication sous tous ses aspects, individuels, culturels et sociaux.
QUE POUVONS-NOUS APPORTER AUX ENFANTS ?
Je tiens à remercier profondément le collège Castroverde de Santander, Espagne, qui donne aux grands-pères et grands-mères l’opportunité de prendre part à la vie de ces enfants, d’une manière ou d’une autre.
J’ai assisté à un cours ouvert où j’ai lu un conte aux élèves de 2ème année de primaire.
J’ai choisi “AMI L’ENFANT DES ÉTOILES” d’Enrique Barrios, qui est un conte pour petits et grands, avec une grande leçon sur l’amour.
Ça a été une magnifique expérience personnelle, retourner dans une salle de classe, être avec des petits enfants, préparer le conte et l’expliquer, faire passer le message d’amour cosmique dont parle ce récit. Je suis sortie de là toute enthousiaste, pleine d’énergie vitale et avec l’envie de continuer à faire des activités de groupe.
Il y a eu beaucoup de questions… Je ne suis pas habituée à ce public et j’ai utilisé des mots qui n’étaient pas faciles pour eux et ils m’en ont demandé la signification… cela m’a appris à faire attention à ce que je dis en fonction de ceux à qui je m’adresse.
Leur entière attention, sans être distraits, intéressés par le sujet, avec l’envie d’élargir la portée du conte, ça a été pour moi un vrai cadeau.
QUEL INTÉRÊT NOS FILLES ET GARÇONS MONTRENT-ILS AUJOURD’HUI ?
Il y a des activités qui maintiennent toute leur attention, avec d’autres en revanche l’effort pour rester attentif est trop grand et ils sont distraits, chaque cas est différent, les intérêts sont différents.
J’ai vu la difficulté des professeurs à préparer leurs cours, non à cause de la matière à apprendre sinon à cause de la façon de la présenter. Motiver afin d’apprendre avec joie et créativité est un défi incroyable. Un grand merci également pour la façon dont ils y arrivent.
Il y en a qui bougent constamment et qui profitent du sport et des jeux à l’air libre, tandis que celui qui est plus cérébral et qui recherche la connaissance préfèrera le calme.
Ils m’ont demandé sur voyager dans le temps et dans l’espace, aussi sur les trous noirs, et si l’histoire était possible ou pas… quelle curiosité ! Je suis sortie de là stupéfaite par leur intérêt et par le niveau avec lequel ils jonglent avec les concepts.
Lucía, 9 ans – J’ai trouvé ça vraiment super (le fait qu’une grand-mère soit venue lire un conte, – et tout le monde a adoré le conte, en plus, ça a été une surprise… c’était la première fois qu’une grand-mère venait dans notre école, tout le monde a aimé le conte. (…) La semaine dernière, une autre grand-mère est venue ; et en plus de nous raconter un conte, elle a chanté une chanson !
JUSQU’OÙ ALLONS-NOUS DANS L’ÉDUCATION ?
Je parie sur un futur où la sagesse que nous avons développée et la connaissance que nous avons sont des ressources à valoriser, un futur où nous créons des espaces où l’on peut les offrir pour le bien de la société. Une société inclusive prend en compte tout le potentiel humain et développe une vision plus évoluée de la vie et de l’utilisation des ressources.
Être grand-mère m’a donné une vision plus large, j’ai peu voir le monde avec les yeux des enfants d’aujourd’hui, ils me nourrissent avec chacune de leurs découvertes de la vie, leur façon de s’exprimer, de la voir, de changer chaque mois.
Être grand-mère est un autre cadeau que j’ai reçu de mes enfants. Je suis passée d’avoir peur de la vieillesse et que l’on s’occupe de moi, à un état où je suis pleinement présente à ce que je peux transmettre.
Auteur: Inmaculada Martinez, Coach
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